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Le CERN chef de file d'une nouvelle initiative communautaire europeenne dans le domaine des superordinateurs

Genève, le 11 mars 1993. Une initiative lancée au CERN1, à Genève, le 8 mars par un groupement de grands utilisateurs et fournisseurs européens de la technologie des superordinateurs devrait permettre des progrès majeurs dans l'application de la technique informatique du traitement massivement parallèle aux problèmes scientifiques. Le traitement massivement parallèle est une nouvelle orientation de la technologie des superordinateurs, dans laquelle un nombre élevé (de 32 à plus d'un millier) d'unités de traitement, employant fréquemment la même technologie que les postes de travail individuels, sont étroitement associés entre eux pour fournir des vitesses et des puissances de calcul égales, voire supérieures, à celles des grands superordinateurs classiques.

Les participants à cette initiative, qui comprennent le CERN, le CERFACS (Centre Européen de Recherche et Formation Avancée en Calcul Scientifique), d'importants centres de recherches météorologiques et climatiques d'Allemagne, de France et du Royaume-Uni et trois grands de l'industrie européenne des superordinateurs (Meiko, Parsys et Telmat), se sont réunis au CERN les 8 et 9 mars pour le lancement officiel du projet.

C'est la première fois que le CERN est le principal coordinateur d'un projet Esprit (Programme stratégique européen pour la recherche et le développement en technologie de l'information) de plusieurs millions d'écus et cela montre bien le renforcement des liens entre les Communautés européennes et le CERN. Cette nouvelle initiative dans le domaine du calcul électronique massivement parallèle est le fruit direct du "Rapport du Comité consultatif sur le calcul électronique à haute performance et les réseaux" (présidé par le professeur Carlo Rubbia, Directeur général du CERN), rapport publié récemment par la Commission des Communautés européennes. Le lancement de cette initiative est un pas en avant dans le développement d'une culture et d'un savoir-faire en calcul électronique à haute performance dans l'environnement scientifique européen et il contribuera à éveiller la confiance des utilisateurs dans le marché européen de l'informatique massivement parallèle, un marché nouveau et susceptible d'acquérir une importance stratégique.

Une partie importante du projet sera constituée par l'installation de deux machines parallèles à structure évolutive dans les centres de calcul du CERFACS et du CERN. Ces machines seront intégrées aux environnements informatiques et aux services correspondants. Des applications complexes pour la physique et de vastes programmes de simulations climatiques et météorologiques seront développés et installés sur ces plates-formes informatiques avec l'ambition de démonter l'efficacité de la voie du calcul massivement parallèle.

Plus de cinquante scientifiques travailleront au projet sur une période de trois ans; certains d'entre eux seront recrutés sur la base de contrats de durée déterminée avec le soutien financier de la Commission des Communautés européennes pour qu'ils s'intègrent aux équipes locales du personnel permanent des membres de la collaboration. Les premiers résultats préliminaires sont attendus à la fin de 1994 et le projet sera achevé d'ici à 1996.

1. Le CERN, Laboratoire européen pour la physique des particules, a son siège à Genève. Ses Etats membres sont les suivants: Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République fédérative tchèque et slovaque (la République tchèque et la République slovaque négocient actuellement leur adhésion), Royaume-Uni, Suède et Suisse. La Fédération de Russie, Israël, la Turquie, la Yougoslavie (le statut d'observateur est suspendu après l'embargo de l'ONU, juin 1992), la Commission des Communautés européennes et l'UNESCO ont le statut d'observateur.