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Le CERN lance une nouvelle initiative en matière de traitement du cancer

Genève, le 7 février 2002. La première réunion d'un nouveau réseau européen de recherche en oncothérapie se tiendra au CERN1 - Organisation européenne pour la recherche nucléaire - les 12 et 13 février 2002. ENLIGHT2 – réseau européen de recherche sur la thérapie par les ions légers - vise à coordonner le développement auprès d'installations européennes de divers projets de traitement par les ions légers - une forme de radiothérapie faisant appel à des faisceaux de noyaux d'atomes légers.

"Le CERN peut jouer un important rôle d'appui dans ce domaine", déclare Hans Hoffmann, Directeur du transfert de technologie et du calcul scientifique. "L'activité de notre laboratoire repose sur une vaste expérience dans le domaine de la physique et de l'ingénierie qui sous-tendent les accélérateurs et détecteurs essentiels pour ce type de traitement."

Cette première réunion d'ENLIGHT, consacrée à l'étude de la physique et l'ingénierie des accélérateurs de particules et des systèmes de faisceaux nécessaires pour produire les ions légers, rassemblera au CERN des spécialistes, cliniciens, oncologues, physiciens et ingénieurs de nombreux pays, notamment d'Allemagne où, ces quatre dernières années, le GSI (Gesellschaft für Schwerionenforschung mbH) de Darmstadt a traité une centaine de patients avec un nouveau faisceau d'ions carbone, et du Japon où le Centre de l'accélérateur médical d'ions lourds (HIMAC) de Chiba fonctionne depuis six années.

Des spécialistes des diverses installations existantes ou proposées participeront à ENLIGHT, afin d'accroître l'efficacité et la fiabilité clinique des méthodes de traitement par les ions légers, tout limitant les coûts.

La radiothérapie vise à frapper une tumeur avec la dose destructrice la plus forte possible tout en réduisant au maximum les dommages causés aux tissus sains environnants. Toutefois, le traitement classique par des rayons X et gamma n'est pas très efficace pour les tumeurs profondes du fait de la difficulté de concentrer la dose sur la zone cible. C'est dans ces cas que le traitement par les ions légers et les protons – ions hydrogène– présente des avantages particuliers. La raison principale en est que les faisceaux de protons ou d'ions légers ne se diffusent pas autant pendant leur trajet dans le corps et déposent en fin de parcours l'essentiel de leur énergie.

La recherche européenne sur la technologie du traitement par les ions légers s'est développée au cours des 10 dernières années dans plusieurs centres, en particulier le CERN. L'étude d'un équipement médical à protons-ions (PIMMS) spécifique pour le traitement par des protons a été effectuée au CERN en collaboration avec le GSI, Med-Austron à Vienne, Onkologie 2000 à Prague et la fondation TERA en Italie.

1. Le CERN, l' Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est basé à Genève. Actuellement ses états membres sont l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, la République Tchèque, le Danemark, la Finlande, la France, l'Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, les Pays Bas, la Norvège, la Pologne, le Portugal, la République de Slovaquie, l'Espagne, la Suède, la Suisse et le Royaume Uni. Israël, le Japon, la Fédération de Russie, les Etats Unis d'Amérique, la Turquie, la Commission Européenne et l'UNESCO ont un statut d'observateur.
2. Les membres d'ENLIGHT: ESTRO (European Society for Therapeutic Radiology and Oncology); EORTC (European Organization for Research and Clinical Trials); ETOILE (Espace de Traitement Oncologique par Ions Légers Européen), Lyon; Karolinska Intitutet, Suède; GHIP (German Heavy Ion Physics), Heidelberg; Macarena, Espagne; Med-Austron, Vienne; TERA, Italie; CERN